Bovins Le vif, vecteur de valeur à l’exportation
Selon Joaquim Ordeig Vila, de la direction générale de l’agriculture (DG Agri) à la Commission européenne, « le commerce de bovins vifs joue un rôle essentiel dans le maintien d’une balance commerciale positive à l’échelle communautaire ».
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« En viande bovine, les exportations européennes ont une dualité très marquée : nous expédions des animaux vifs dans le pourtour méditerranéen, et des produits plutôt standards (abats, viande congelée) en Asie et en Afrique. La valeur ajoutée tourne surtout autour du vif », analyse le spécialiste, lors du congrès de la Fédération française des marchés du bétail vif, le 10 avril 2019 à Pouligny-Notre-Dame, dans l’Indre.
« Incertitudes structurelles et conjoncturelles »
Pour autant, le commerce du vif est perturbé depuis l’an passé, avec la fermeture du marché turc. « La tendance s’est clairement renversée après juillet 2018, poursuit Joaquim Ordeig Vila. Même si les débouchés vers Israël et l’Algérie ont permis d’écouler des animaux, ils n’ont pas été suffisants pour absorber ce qui n’a pas été exporté en Turquie. »
Alors que le secteur de la viande bovine se singularise par un recul de la production comme des prix, « de nombreuses incertitudes structurelles comme conjoncturelles vont continuer de peser. Le Brexit et l’évolution des marchés extérieurs, notamment sur le vif suscitent des inquiétudes, avec un risque d’encombrement des marchés. »
La menace du Mercosur
La signature d’un accord commercial avec les pays du Mercosur pourrait également venir jouer les trouble-fête. « En 2018, 85 % des importations européennes de viande bovine provenaient du Brésil et de l’Argentine, rapporte Joaquim Ordeig Vila. Nous sommes donc clairement sur une position défensive. D’autant que dans ces négociations, le secteur de la viande bovine est le principal levier des pays Mercosur, tous secteurs économiques confondus. »
Un discours difficile à entendre pour Emmanuel Bernard, vice-président de la Fédération nationale bovine (FNB). « Mettons à tous les acteurs les mêmes contraintes, et surtout mettons les moyens pour contrôler ce que nous achetons. Nous ne voulons pas importer l’agriculture que nous ne voulons pas chez nous. »
V. Gu.Pour accéder à l'ensembles nos offres :